samedi 15 septembre 2012

Un mot d'explication


Bonjour !

Ce blog contient quelques extraits de mon livre sur la question : Peut-on comprendre le livre biblique de la Genèse dans le sens de l’évolution ?


J'y ai ajouté un conte pour enfants. C'est une manière assez agréable pour faire comprendre les choses. 

Le livre vient de sortir ce 2 novembre 2017. Vous pouvez le commander sur Amazon, ou chez l'éditeur:  
http://www.editionsoasis.com. Vous pouvez aussi le trouver dans les librairies chrétiennes ou le commander (avec les détails d'édition) dans toute autre librairie. Le prix est de 13,95 euro.

Bonne lecture, et merci de votre visite !

Egbert Egberts

L'étoile mystérieuse


Les nouveaux contes de fée

L’étoile miraculeuse

Avez-vous jamais eu envie de savoir voler ? Bien sûr que oui ! Est-ce que ça peut arriver, comme ça, sans moteur ? Savez-vous que c’est déjà arrivé ? Ecoutez !

Il y eut une fois un royaume terriblement dangereux, Dinomundia. Il n’y avait ni roi, ni président, ni aucune forme de gouvernement. Dinomundia était peuplé d’animaux de tous genres, mais, comme son nom l’indique, les dinosaures y régnaient en maîtres et leur règne était celui de la terreur. Les théropodes, et notamment le terrible Tyrannosaurus rex semaient la terreur dans le royaume, assistés et concurrencés par de nombreux autres horreurs sur pattes. Peu de dinosaures, et aucun autre animal, n'arrivaient à résister à leur terreur. Il n’y eut guère que le Triceratops qui avait quelque chance d’avoir le dessus. Seuls les brontosaures—on les appelle aujourd’hui des apatosaures—les diplodocus et les autres saures de taille immense pouvait brouter en paix. Leur taille les mettait en général à l’abri d’ennuis.
Vous le comprendrez, Dinomundia n’était pas un des endroits les plus heureux et paisibles.
Le royaume avait poursuivi son existence peu enviable depuis aussi longtemps que les troödons pouvaient s’en souvenir. En fait, cela veut dire qu’on l’ignorait. Le temps n’avait jamais été une préoccupation à Dinomundia. On mangeait. On s’entre-mangeait. On dormait. C’est tout.
Pourtant, très loin du royaume, au-delà de l’horizon et par-dessus tous les horizons, un danger s’approcha. Au-delà d’Antares, Dar, le dieu des changements et du bricolage, avait décidé d’intervenir et de mettre fin au malheur de Dinomundia. Dar était un bricoleur de première importance. Il avait horreur des moyens brutaux. Habituellement, il agissait en bricolant ses améliorations par tous petits pas. Quand il avait tout réfléchi, il envoya son serviteur Win, un esprit fluet et habile, pour se faufiler dans les interstices des gènes pour y apporter les mini-changements surgis dans le grand cerveau de Dar. Il changeait un A par ci, un D par là, un N encore ailleurs, de sorte que la vie ne pouvait que s’améliorer. Ainsi, les mille-pattes avaient peu à peu vu augmenter le nombre de leurs pattes. Pendant une éternité, chaque maman “mille-patte” avait eu des bébés avec une paire de pattes en plus. Quand le chiffre mille fut atteint, Dar avait décidé d’en rester là.  Pour les brontosaures et les diplodocus, Dar avait eu envie d’extravagance et, se glissant dans des interstices géniques de plus en plus béants, Win avait bricolé les queues et les cous de ces bêtes qui avaient gagné un centimètre par génération. Cela peut paraître peu, mais tout dépend combien de temps vous jouez à ce jeu ! Pourtant,  avec l’avènement de Dinomundia, il y avait eu des ratages colossaux et le résultat était la terreur. Il fallait donc y remédier.
Mais comment ? Envoyer Win pour entamer le processus à l’envers ? Dar y était formellement opposé. Il ne croyait pas, mais alors pas du tout, dans les montres qui tournaient à l’envers. C’est peut-être parce qu’il n’avait jamais appris à marcher en arrière ! Puis, il aurait fallu admettre qu’il avait fait une erreur. Impossible ! Quand tu habites au-delà d’Antares, tu ne te trompes jamais.
Enfin, il eut une idée géniale. Il rappela Win (pour ne pas le blesser) et envoya quelques gros morceaux d’étoile—il en possédait un stock important—se promener en direction de Dinomundia. Le résultat fut étonnant, à la fois prévu et imprévu. De gigantesques boules de feu éclatèrent dans le royaume. L’oxygène brûla, les poussières causèrent un hiver sombre et froid durant de longues années, des pluies acides détruisirent tout ce qui poussait. Tout le petit monde de Dinomundia disparut dans les cataclysmes. Cela, c’était prévu.  Quand vous faites exploser une bombe de cet acabit, ça fait de gros dégâts.
Mais il n’y eut pas que des résultats prévus. Le résultat imprévu fut que des dinosaures ont quand même survécu. [1] Et recevoir un morceau d’étoile sur la tête les avait manifestement affectés. Ils ne tenaient plus en place. Ça courait et ça sautait de partout. On eut dit qu’ils n’avaient plus qu’une seule envie : échapper à la terre. On les voyait courir en battant leurs pattes antérieures de toute leur force. Voulaient-ils échapper aux prédateurs ? Ou souffraient-ils d’un complexe de persécution ? D’autres grimpaient dans les arbres pour ensuite se laisser tomber en battant leurs pattes aussi frénétiquement que les autres. C’était comique à voir et on aurait pu en rire s’il n’était pas aussi évident qu’une grande angoisse s’était saisi des pauvres. Ils étaient clairement malades. Dar observait son œuvre avec perplexité. Il aurait aimé envoyer son serviteur pour assister les survivants, mais l’état de frénésie était tel que Win n’aurait eu aucune possibilité d’agir. Il fallait laisser faire la nature.
Après un certain temps de ce comportement étrange, une chose étonnante arriva. Un vélociraptor, à force de courir et de se battre les pattes a réussi à … voler ! Ne riez pas ! Peu à peu, des plumes étaient apparues sur ses pattes de devant et l’angoisse lui avait donné des ailes. Plus tard, on parlerait de syndrome AIF (Désolé, c’est en Angais ! Anguish Induced Flight, où il faut sans doute comprendre le mot anglais “flight” dans les deux sens : fuite et vol. Il s’agit du syndrome VSA, vol stimulé par l’angoisse, bien que certains scientifiques préfèrent parler de syndrome FSA, fuite stimulée par l’angoisse).
Bien sûr, il ne faut pas s’imaginer que tout allait comme sur des roulettes. Beaucoup de raptors gisaient par terre, le cou brisé par les chutes. Les pattes cassées ne se comptaient plus. Mais l’angoisse avait eu un résultat retentissant. Ils savaient voler, enfin, plus ou moins ! Ils pouvaient enfin s’arracher à la terre. Ils étaient libres !
Dar regardait tout cela avec un certain amusement. Il n’avait rien prévu de tout cela. Les débris d’étoile avaient dû leur monter au crane. Mais quel résultat prodigieux ! Une fois que la paix reviendrait, il enverrait Win pour opérer quelques bricolages afin de profiter de l’imprévu et de bâtir une nouvelle espèce.
Dans la forêt, une chose semblable s’était passée. Le sol était par endroit tapissé de raptors écrasés. Franchement, ils n’étaient pas prévus pour ce genre de vie. Dar prenait note de leur incapacité et se demandait comment y répondre. Mais une fois de plus, il fut pris de court. A force de sauter de branche en branche, les raptors développaient un genre de membrane qui se mit à relier les membres antérieurs et postérieurs. Peu à peu, au lieu de tomber, certains raptors semblaient comme glisser dans l’air. En continuant à battre leurs pattes, il y en a même qui ont réussi à s’élever. Eux aussi avaient réussi à s’arracher à la terre.
Les dinosaures ont disparu depuis longtemps. Mais l’étoile mystérieuse qui avait tout détruit avait aussi donné les oiseaux. Les dinosaures étaient devenus des dindes, des poulets, des canards et des goélands ! Ils ont appris à voler.

Mais ne pensez pas imiter les dinosaures. Ce n’est pas en courant et en bougeant les bras très fort qu’on devient un oiseau ! Il faut l’étoile. Mais oui ! Et il faut l’angoisse, la peur. Mais si, à l’avenir, un astronaute devait revenir de l’espace avec un comportement angoissé, au point qu’il se met à courir partout en jetant ses bras en l’air, rappelez-vous des dinosaures. Et regardez bien s’il commence à pousser des plumes. Alors, vous saurez.
Qui peut le dire, peut-être que cette fripouille de Win s’est déjà glissé entre vos gênes … Mais, franchement, je n’y crois pas trop. Je pense que Dar s’intéresse aux hommes comme il s’intéresse aux mille-pattes : plus du tout. J’ai comme l’impression qu’il s’est choisi un nouveau terrain de chasse. Je peux me tromper, mais je pense qu’il a envoyé Win à se glisser dans … les voitures ! Il a déjà commencé à déconnecter les clignotants. Regardez bien autour de vous. Sur la plupart des voitures, ça ne fonctionne plus. Peut-être que bientôt, nous verrons des voitures sans clignotants ! Alors, vous saurez que Win a encore frappé.


Un petit mot réservé aux enfants :
J’espère que vous avez aimé ce conte. Bien sûr, vous aviez compris que ce n’est qu’un conte. Mais savez-vous qu’il y a pas mal d’adultes qui croient que c’est comme ça que les choses se sont passées ? N’allez pas tout de suite leur dire que ça n’existe même pas ! Vous vous rappelez quand vos parents vous ont parlé du Père Noël ou de la petite souris ? En grandissant, vous avez compris tout seul que ce ne sont que des jolies histoires. C’est comme ça pour les adultes. En vieillissant, ils vont découvrir que les histoires de Dar et de son serviteur Win ne sont que des histoires. Si vous le leur dites trop tôt, ils vont peut-être se fâcher, comme vous quand un copain vous a dit trop tôt que le Père Noël n’existe pas.
En fait, mais vous le saviez probablement, c’est Dieu qui nous a créés. Il nous a faits avec deux jambes, deux yeux, un nez. Et ça n’a jamais été autrement. Quand Dieu a voulu créer les hommes, il n’a pas commencé avec une larve. Il nous a faits dès le début comme on est maintenant. Il a aussi raconté cela dans un grand livre : la Bible. Au tout début de ce livre vous découvrirez comment Dieu a créé le monde.
Vous voyez, on peut bricoler les choses, mais on ne bricole pas la vie, et encore moins les hommes.
Ne l’oubliez jamais.


Et un petit mot aux parents :
Vous l’aviez sans doute compris. Ce conte fait partie du genre docufiction, comme nous en voyons aujourd’hui des tas. Dans une docufiction, il y a documentaire et fiction. Les limites entre les deux sont souvent difficiles à distinguer. Intuitivement, nous croyons que c’est plus ou moins 50-50. Une docufiction est, pensons-nous, une réalité prouvée légèrement illustrée pour la rendre visible. Cela est sans doute vrai pour un certain nombre. Mais il y a des docufictions où la part de la fiction est de 95 à 99% et la part du documentaire, (entendez : réalité prouvée au-delà de toute discussion) est donc de … Mais non, je ne vais pas vous le dire. Après tout, vous savez certainement calculer encore mieux que moi. La prédominance de la fiction est particulièrement évidente dans les docufictions qui mettent en scène le passé lointain, voire très lointain. Dans ces cas, l’appréciation de la proportion dépend généralement de la naïveté des lecteurs ou des spectateurs. Aujourd’hui, cette naïveté a atteint des proportions géantes.
Sachez cependant, que l’origine des oiseaux est aujourd’hui couramment comprise comme indiqué dans ce conte. Cela dit loin sur l’état d’une certaine science aujourd’hui. Après tout, si on peut croire cela, c’est qu'on peut croire n’importe quoi ! Bien sûr, ce n’est pas à moi de vous dire ce qu’il faut croire. Mais je vous supplie d’utiliser votre cervelle. Cela vous évitera de tenir vos enfants en laisse de peur qu’ils s’envolent à leur tour.



[1] Les traditions sont assez confuses à ce sujet. Tout fut détruit et rien n’aurait pu survivre. Pourtant, on retrouvait des dinosaures après. Tout effort pour réconcilier les deux traditions a été vain jusque là. Mais rappelez-vous que dans un conte de fée, tout est possible !